Inspection post-achat et montée du mât

C’est bien beau posséder un voilier, mais il faut maintenant que je me familiarise avec son fonctionnement et que je sois en mesure de le gréer (monter en préparation d’une sortie) seul.

La première étape pour moi était de faire un examen visuel approfondi du bateau, d’évaluer l’état général de la coque et des équipements et si j’ai le temps, de tenter de monter le mât et la voilure (j’étais convaincu que tout ça était possible en quelques heures… hahaha).

 

Inspection post-achat

Le voilier est présentement sur sa remorque dans mon entrée de garage.

Si vous n’êtes pas familier avec certains termes nautique, j’ai ajouté des définitions sous certains mots et la page Voile contient maintenant des liens vers des glossaires et lexiques.

J’ai donc commencé par faire le tour du bateau pour une inspection visuelle de la coque. Celle-ci est en très bon état structurel, aucun signe apparent de réparations majeures et la peinture est également belle.

Le pont montre 2 endroits où des réparations ont été effectuées, mais rien qui pourrait affecter la navigation. Une fois lavé à l’eau, il montre une belle couleur blanche sauf à quelques endroits qui devront être frottés avec des produits nettoyants.

Je suis ensuite monté à bord à l’aide d’un banc, car c’est quand même assez haut sur la remorque, après m’être assuré qu’il était stable (il l’est) et j’ai pu mieux constater de visu l’usure des différentes pièces.

Résultats de mon inspection :

  • Les voiles (grande voile et les 2 focs) sont en bon état et les oeillets ne demandent aucune réparation;
  • Les bouts sont un peu fatigués mais fonctionnels, sauf les petits bouts retenant les sangles des pieds permettant de faire du rappel qui eux seront à changer;
  • En parlant des sangles, elles sont ok mais plutôt sales, donc pourraient être remplacées éventuellement;
  • À ma surprise, je possède un support à moteur (youppi) en aluminum et bois qui est en excellent état;
  • La dérive (rétractable) est en aluminium et en très bon état;
  • Le safran est également en aluminium et est tout-à-fait prêt à naviguer, par contre la portion du haut en bois commence à se délaminer un peu et sera à changer à moyen terme;
  • La porte en bois fermant l’accès à la partie de rangement de l’essence à moteur ou une batterie ne tient plus en place, à réparer;
  • Certains des haubans pourraient être remplacés car certain brins d’acier sont abîmés et les manchons de caoutchouc sont secs et brisés, ce qui pourrait me blesser lors des opérations de gréement;
  • Les nombreuses poulies, goupilles, ridoirs et taquets sont en excellent état;
  • Le plancher du cockpit a été refait et semble très étanche, par contre, la qualité de l’ouvrage en terme d’esthétisme et de finition laisse à désirer, voilà un autre petit projet potentiel pour l’hiver.

Somme toute, je suis très satisfait et ceci me confirme que j’ai fait un très bon achat.

Le voilier est définitivement en état de naviguer et si je l’entretiens régulièrement et j’y ajoute quelques réparations ou améliorations, sa valeur pourrait même légèrement augmenter.

 

La montée du mât

La vérité : je n’avais jamais monté un mât de bateau auparavant!

J’avais regardé des vidéos sur YouTube (si intéressé, cherchez pour « masting sailboat ») et l’opération ne semblait pas si difficile. C’était sans compter le poids du mât et le besoin de le tenir en équilibre au dessus de ma tête pour l’incliner ET l’insérer dans l’encolure du pont ET réussir à attacher les haubans seul pour le tenir en place. Wow!

J’ai commencé par une première précaution : déplacer ma voiture dans la rue à une distance raisonnable… avec un mât de 25 pi. qui pèse environ 50-60 lbs, on n’est jamais trop prudent!

Ensuite, je suis remonté dans le bâteau et je me suis assuré qu’aucun hauban ne resterait pris quand je tenterais de lever le mât. J’ai pris le temps d’analyser les mouvements que je devrais faire pour mettre le mât en place.

C’est en soulevant le mât que je me suis rendu compte que de le tenir en équilibre n’était pas si simple. Heureusement, j’ai eu l’aide de ma clotûre sur laquelle j’ai pu accôter le mât pendant que je visais l’encolure. Je me suis ensuite positionné au ⅓ du mât près de l’encolure et j’ai levé le mat pour l’insérer au bon endroit. Du premier coup!

Après m’être assuré que le mât était bien en équilibre au bon endroit et ne glisserait pas vers l’arrière, j’ai continué à tenir celui-ci tout en prenant le hauban du devant et en allant l’attacher à l’avant de la coque. Mais malheur, pendant que suis accroupi sur le devant de la coque du bateau tenant le mât d’une main, j’échappe la petite attache de la goupille. Pris sur le bateau, ne pouvant descendre… je fais quoi?

Heureusement, ma voisine d’en face sort de chez elle, je l’appelle et lui demande si elle voit l’attache et peut me la redonner, pas de chance, elle ne la trouve pas.

On essaie de penser à une alternative, elle retourne chez elle et revient avec un clou du bon diamètre, super! Je met le clou en place, je vérifie la solidité du mât, car après tout, les 2 haubans de côté ne sont pas encore attachés… ça tient. Je retrouve l’attache dans le cockpit du bateau, je retourne remplacer le clou, et je finis ensuite d’attacher les haubans de côté, non sans m’être éraflés les mains un peu avec les brins d’aciers brisés et les manchons de caooutchouc abîmés … mais j’ai quand même RÉUSSI (presque) SEUL!

Et tout ça en seulement 45 minutes! Pour le mât seulement. Quand les navigateurs habitués peuvent gréer mât, bôme et voiles et être à l’eau en 30 minutes. Mais bon, ça viendra.

Le mât monté, c’est déjà la tombée du jour… le reste devra attendre une prochaine fois. Mais la glace est brisée : j’ai appris comment monter le mât (pas le descendre, mais c’est sensiblement pareil). Ma prochaine étape est de fixer le bôme et monter les voiles, toujours dans l’entrée de garage. Je veux avoir effectuer chaque étape au moins une fois avant de me lancer à l’eau (littéralement).

Et disons que je constate aussi maintenant un peu plus l’importance d’aller suivre une formation pratique, pour savoir quoi faire une fois sur l’eau.

 

Après cette inspection et cette première montée du mât, je sais maintenant que je pourrai occuper mon hiver en effectuant quelques travaux sur mon nouveau voilier et j’ai déjà un projet de construire un mécanisme pour simplifier les opérations de matage/dématage.

 

Prochain article : Montée du bôme et des voiles

À propos de Jean-Francois

Je gère des entreprise Web, je suis photographe à mes heures et skipper de mon voilier lorsqu'en vacance!

2 commentaires

  1. Patrice AIRIAU le 12 janvier 2020 à 12:53

    Bonjour Jean-François et merci pour cet article très agréable à lire.
    Pour les brins cassés et blessants des brins de haubans, il faut enfiler un accessoire ad-hoc qui englobe aussi le ridoir ou un morceau de tuyau d’arrosage noir ou blanc (provisoirement). Mais de toutes manières, le hauban est à changer rapidement car quand il y a des brins cassés, c’est vraiment pas bon signe et ça peut casser net dans une survente et flanquer le mât à l’eau et/ou sur votre tête.



  2. Jean-Francois le 18 janvier 2020 à 12:15

    Salut Patrice, merci, très content que le contenu te plaise!

    J’avais des boudins de caoutchouc, mais disons que le froid québécois en aura eu raison et il tombaient en morceaux, je les ai enlevés et je prévois changer les haubans cet été, avant la mise à l’eau, parce que non, personne a besoin de problèmes une fois sur l’eau !