Jour 3.5 : Retour à la noirceur

Cet article est la partie 5 de 23 dans la série Remontée Norfolk - Montréal

On avait comme objectif de rejoindre Ocean City et ceci impliquait de naviguer de nuit et d’arriver à destination aux petites heures du matin.

La journée était superbe et on faisait de la distance sans soucis. On jasait, on se racontait histoires et anecdotes, un petit snack de temps en temps.

Mais après avoir consulté les prévisions de vent, et vu qu’on se dirigeait vers du 18-25 noeuds du nord (donc de face) nous avons décidé à la place de nous abriter et de passer une nuit en sécurité en rejoignant une marina à Chincoteague, VA.

Disons que le canal dans cette petite baie pour se rendre à la marina était très étroit, bordée de marécages et haut-fonds, et demandait qu’on fasse un pattern en Z très précis pour ne pas accrocher le fond, malgré le fait que notre quille (tirant d’eau) ne soit que de 4 pieds.

De plus, disons que les bouées rouges et vertes était plutôt difficiles à voir et on étaient tous trois à scruter l’horizon pour s’assurer qu’on ne manque pas un virage. Car oui, nous utilisions le GPS et Navionics, mais il demeure important de valider de visu, car il pouvait y avoir des bateaux de pêche ou autres obstacles.

Ça nous saura pris plus d’une heure pour faire 2 miles et entrer à la marina que j’avais identifié. Je n’avais pas pu rejoindre le maître de port avant mon arrivée, et donc, on prenait le pari qu’il y aurait de la place. Et notre soirée était loin d’être terminée…

Une fois entrés dans la marina, on réalise en fait que c’est un port de pêcheurs, qu’il semble y avoir de fortes marées et… et qu’on semble pris au fond juste à l’entrée de la marina! Heureusement, Gaëtan tente de reculer et on se déprend. On doit maintenant décider où s’amarrer.

On tente initialement de s’attacher au bout d’un quai, mais le courant trop fort et le quai trop haut ne nous aident pas, après 4 tentatives, on change de plan : nous entrerons dans un slip (emplacement à quai). La manœuvre n’est pas simple et après avoir cogné la poupe et la proue sur les poteaux de quai gigantesques, on s’immobilise, amarrés et brûlés. Il est 22:30, la bière froide est bienvenue.

On est un peu déçus d’avoir cogné le bateau, mais considérant les conditions météo qui se dégradent et notre fatigue, c’est peu cher payé pour être en sécurité.

Cette nuit là, on sent le vent augmenter en force et les moutons sur les crêtes des vagues sont visibles partout dans la baie, pourtant bien protégée. Le lendemain, on ne partira même pas, tant le vent souffle. Sage décision, définitivement.


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À propos de Jean-Francois

Je gère des entreprise Web, je suis photographe à mes heures et skipper de mon voilier lorsqu'en vacance!