Jour 12 : On enlève les voiles et le mât
- Jour 0 : 2200 km en voilier – Remonter de Norfolk, Virginia USA jusqu’à Montréal, Canada
- Jour 1 : Préparer le voilier pour le voyage
- Jour 2 : C’est le départ!
- Jour 3 : Au large des côtes, on active le pilote automatique
- Jour 3.5 : Retour à la noirceur
- Jour 4 : La voile, c’est aussi savoir quand ne pas sortir
- Jour 5 : Problème d’auto-pilote
- Jour 6 : Vacances! On profite de Ocean City
- Jour 7 : On vogue vers Atlantic City
- Jour 8 : Direction New York ?
- Jour 9 : La Statue de la Liberté
- Jour 10 : Toilette bouchée
- Jour 11 : En route vers Catskill
- Jour 12 : On enlève les voiles et le mât
- Jour 13 : On se dirige vers notre première écluse
- Jour 14 : Écluses 1 à 6 du Canal Champlain
- Jour 15 : Écluses 7 à 12 du Canal Champlain
- Jour 16 : Trop de vent, c’est comme pas assez
- Jour 17 : La traversée du Lac Champlain
- Jour 18 : On entre au Canada
- Jour 19 : On passe les 8 écluses du Canal Chambly
- Jour 20 : Bienvenue au fleuve Saint-Laurent
- Jour 21 : Arrivée au Club Nautique de l’Ile Perrot!
Il est 4h30 AM, je ne peux plus dormir. Je pense que j’ai une certaine nervosité quant à l’opération de démâtage… comme pour beaucoup de choses dans ce voyage, c’est la première fois. Mais ça demeure une opération quand même majeure.
Ce matin, on prend donc un bon déjeuner et on finalise les derniers préparatifs :
- préparer nos outils : pinces, perceuse, wrap transparent, sacs pour les pièces;
- emprunter les outils qu’on n’a pas : pied de biche, vis, scie;
- retirer les cotter pins des haubans et des drisses, les desserrer puis retirer les ridoirs (ce qui attache les ils/câbles au pont du voilier);
- enrouler le bôme et tous ses cordages avec le wrap transparent, puis le décrocher du mât;
- monter la structure de bois qui va soutenir le mat.
C’est un travail que Gaëtan et moi feront à une chaleur accablante dépassant les 35° C et aucun vent pour nous rafraichir. On prend des pauses fréquentes pour ne pas avoir de coup de chaleur et à l’heure du lunch, on termine le tout, prêts pour notre tour.
J’en profite pour acheter du marine shop quelques accessoires qui nous manquent : sangles à cliquet, circular pins, bouteilles de propane (pour le BBQ) et une 2ème gaffe (bâton avec un crochet) pour les écluses à venir.
Riverview Marine Service est spécialisée dans le mâtage et démâtage, étant une des premières marina après (avant) la série de 12 écluses sur le canal Champlain. Ils réalisent plus de 150 opérations de mât par année!
Le principe est simple : le voilier arrive, suit une liste de choses à faire pour s’assurer que tout est prêt, puis avertit le maître de port qui va ajouter le voilier sur une base de premier arrivé, premier servi. Puis, chacun à son tour, on passe au quai avec la grue, qui va manipuler tout doucement le mat pour le retirer ou le replacer, selon le besoin. Une équipe de 3 personnes de la marina effectue et supervise les opérations et bien que ce soit moi qui attache les 8 sangles à cliquet (binders), ils donnent des conseils et valident mes attaches pour assurer que le mat sera stable, et ne pourra pas glisser vers l’avant ou l’arrière … personne ne veut perdre son mât!
Le démâtage nous aura donc pris environ 5-6 heures de travail en tout, incluant préparation, temps de grue (approx. 1h) et vérifications finales.
Tout ceci s’est également fait sous un soleil de plomb mais on doit demeurer concentré car la sécurité de notre mât (et notre bôme) en dépend. Une fois le tout complété, tous en accord, on décide de quitter la marina et d’aller s’ancrer à environ 1 heure au nord… pour pouvoir sauter dans la rivière Hudson et se rafraîchir!
On s’ancre donc près d’une petite ile, et en prévision des vents qui pourraient atteindre 24 noeuds, on met 125 pieds de chaîne. Puis on saute à l’eau pour se laver dans la rivière. Le courant est tellement fort qu’on doit s’attacher avec une amarre pour ne pas se faire emporter par le courant, qui est plus fort que notre capacité à nager.
Ce soir là, on part le BBQ et on se fait d’énormes burgers, récompense d’un travail acharné depuis hier pour retirer nos voiles, notre mât et compléter notre voyage en eaux américaines.
C’est dommage que votre voyage tire à sa fin; c’était agréable de vous lire même si j’étais un peu jaloux.
Salutations,
Thomas Maher